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                                    © KOHLER 2023HANS KOHLER AG, Claridenstrasse 20, Postfach, CH-8022 Zürich, Telefon 044 207 11 11, Fax 044 207 11 10 153Afin d’empêcher la corrosion fissurante sous tension, les pièces formées à froid ou soudées devront être recuites pour éliminer les contraintes causées. Les aciers Cr-Ni simples, c’est-à-dire non stabilisés, seront chauffés à cet effet au-dessus de 900°C. A des températures de recuit inférieures, il y a un risque de corrosion intercristalline. Sur les aciers stabilisés au niobium ou au titane ou sur ceux qui présentent une teneur particulièrement basse en C, il est recommandé de faire un recuit de détente à 900°C suivi d’un refroidissement lent. La meilleure méthode est un recuit de mise en solution à 1050°C suivi d’une trempe à l’eau. Sur les aciers fortement alliés au Cr-Ni-Mo (Mo 4.5, resp. 6%), la résistance à la SCC n’est pratiquement pas influencée par une déformation jusqu’à 30% environ.Dans la construction, où l’on demande en plus de la plus haute résistance à la corrosion également une grande résistance à la traction des matériaux, qui ne peut cependant être obtenue que par écrouissage, les aciers 1.4539 (904L) et 1.4547 (254SMO) ont fourni les meilleurs résultats.2.2.8 Corrosion par fatigueLa corrosion par fatigue est une fatigue mécanique qui est accélérée par la corrosion. Si le matériau est soumis à des charges alternées (par ex. vibrations) dans un milieu corrosif, la couche passive mince se brise à répétition. Elle ne peut ni se renouveler ni se stabiliser, et le fluide a ainsi accès à la structure non protégée du métal.Ce genre de corrosion s’observe fréquemment sur des échangeurs de chaleurs, des arbres d’agitateurs, des arbres de pompes et dans des conduites qui se trouvent en relation avec une pompe qui cause des vibrations. Par l’emploi d’un élément formé d’un tube de caoutchouc entre la pompe et le système de tuyauterie, les vibrations peuvent être éliminées et le problème sera résolu avec certitude. 2.2.9 Corrosion par érosionCe genre de corrosion se produit par une attaque commune d’érosion et de corrosion. Des liquides ou des gaz qui normalement n’attaquent pas un acier peuvent causer de fortes attaques en cas de grandes vitesses d’écoulement (tourbillons). L’attaque est renforcée si le fluide qui s’écoule contient encore des substances abrasives. Il se produit alors des dépressions caractéristiques en forme de fer à cheval qui sont creusées dans le sens de l’écoulement et qui présentent une surface nue exempte de points de corrosion. L’attaque peut dépendre fortement de la température du fluide qui s’écoule.Ce genre de corrosion peut être contré ou évité en construisant les endroits exposés de telle sorte que la formation de tourbillons ou d’ondes de choc soient réduites. Une vitesse d’écoulement modérée de 1 à 2 m/s est adéquate. Si cela ne permet pas d’atteindre le résultat voulu, il faut choisir au lieu d’un matériau austénitique un acier présentant une résistance accrue à l’abrasion, par ex. un acier duplex ferrito-austénitique.2.2.10 Rouille erratiqueCe genre de corrosion peut trouver sa cause dans une surface pas complètement décalaminée (cordons de soudure) ou dans les dépôts de fer à la surface de l’acier inoxydable. Nous reviendrons au chapitre 5.5.5 sur le point de la retouche correcte des cordons de soudure.L’origine des dépôts de fer est souvent difficile à situer. Des causes possibles peuvent être:– contact avec de l’acier ordinaire lors du stockage ou du transport (par ex. bandes d’acier)– séparation «noir/blanc» insuffisante lors de l’usinage ou sur le chantier– nuisances de l’environnement (par ex. poussière de freins de trains).Selon l’importance de l’attaque, l’acier inoxydable doit être nettoyé. Cela peut se réaliser au moyen de produits de nettoyage spéciaux (voir chapitre 7.12) ou dans des cas tenaces par meulage ou décapage (veillez à respecter les prescriptions d’application et de protection de l’environnement!). Normalement, l’acier inoxydable n’est pas dégradé par la rouille erratique. En cas d’une attaque forte ou qui est restée longtemps sans avoir été éliminée, la matière de base peut subir des dommages. 2.3 Passivité ou «Qu’est-ce qui rend l’acier inoxydable résistant à la corrosion?»Exposée à l’air humide ou à l’eau contenant un acide, la surface non protégée d’un acier faiblement allié réagit très rapidement, c’est-àdire qu’elle rouille. La rouille se compose d’un mélange hétérogène d’oxydes et d’hydroxydes de fer. Cette couche étant perméable à l’oxygène et à l’humidité, les hydroxydes et oxydes de fer d’abord formés peuvent continuer à réagir. La surface d’acier se trouvant sous la couche de rouille peut continuer à rouiller jusqu’à ce que tout le fer élémentaire disponible soit transformé en hydroxydes ou oxydes de fer. Les couches de rouille sont en outre fragiles et elles adhèrent mal, c’est-à-dire qu’elles s’écaillent facilement.Les aciers inoxydables doivent leur résistance entre autres à l’élément d’alliage chrome. Les atomes de chrome de la surface de l’acier réagissent avec l’oxygène de l’air en oxyde de chrome. L’oxyde de chrome forme à la surface une couche de 0,001 à 0,01 µm d’épaisseur (l’épaisseur d’un cheveu humain est de 0,05 mm environ!), qui au contraire de la couche de rouille adhère bien et présente une très bonne résistance et étanchéité chimique. La couche est non seulement très ductile, mais en plus, en présence d’oxygène et si la surface est propre, elle se forme et se répare elle-même. Sous des conditions appropriées, la couche a atteint 80% de son épaisseur finale après 24 h environ. Dans cet état, l’acier peut être considéré comme passif. Par une passivation (immersion dans l’acide nitrique), la couche passivée peut être encore renforcée artificiellement, de la même manière que l’oxydation anodique de l’aluminium. La couche d’oxyde de chrome a de plus la fonction d’une paroi de séparation entre le fluide et l’acier.Dans un environnement exempt d’oxygène, il ne se produit aucune formation ni réparation de la couche passive, c’est-àdire que l’acier reste à l’état actif; la vitesse de corrosion dépend de la vitesse de dissolution dans le fluide correspondant. La vitesse de dissolution est réduite par les métaux d’alliage (nickel, molybdène, cuivre).Aciers inoxydables
                                
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